Portrait : rencontrez le Docteur Maxime Hallot, chercheur-entrepreneur et lauréat i-PhD
Incubé à Créinnov depuis juillet 2022, le Docteur Maxime Hallot, lauréat i-PhD 2022, revient sur son parcours et sur son projet de start-up deeptech.
Après avoir obtenu un master en microélectronique et nano technologie à l’Université de Lille, Maxime Hallot a soutenu sa thèse en 2019. Son projet donnera naissance à la start-up HILEORES qui a pour ambition de développer des composants miniatures pour le stockage de l’énergie. Un projet dont la proposition de valeur est extrêmement intéressante dans le domaine de la santé !
NOTA BENE : dans la mythologie gréco-romaine, les « hyleores » sont des nymphes protectrices des forêts. Etant donné que les structures complexes développées par HILEORES s’inspirent de la forme des arbres, le nom semblait tout trouvé !
Ce projet est soutenu par CNRS Innovation dans le cadre de l’appel RISE.
En quoi consiste votre projet de recherche ?
Les objets connectés sont des petits objets communicants. HILEORES a pour but de stocker de l’énergie miniaturisée, à travers des composants miniatures en microélectronique, pour alimenter ces objets connectés. Notre proposition de valeur est la plus intéressante pour des objets connectés liés au domaine de la santé : pour des implants médicaux dans le cadre de suivi de maladies ou dans le traitement de pathologies diverses (le diabète de type 1 par exemple). En effet, les objets connectés pour la santé sont extrêmement gourmands en énergie et il est difficile d’en changer les piles ou de recharger la batterie (dans le cas d’implants sous-cutanés notamment).
Comme on est extrêmement contraints par la taille de ces objets, ce type d’architecture plus complexe, en arborescence, permet d’augmenter la surface disponible pour l’énergie, car la surface est intrinsèquement liée à la quantité d’énergie stockée dans les batteries. Rien que pour le secteur lié à la santé, ces micro-dispositifs représentent un marché titanesque !
Aujourd’hui vous avez eu le prix I-PhD, qu'est-ce que cela vous apporte ?
C’est une vitrine pour nous d’avoir « le tampon de la BPI » : ça veut dire que le projet a été approuvé par un jury compétent autour de la deeptech et ça montre que la portée du projet peut être importante et intéressante. Ça nous ouvre également un accompagnement extrêmement important, car nous sommes des scientifiques, mais pas des business men, des commerciaux… On a besoin de se former ou au moins d’être sensibilisés sur un certain nombre de sujets tels que les aspects RH et business. Être lauréat i-PhD nous permet d’avoir un trousseau de clés pour ouvrir les prochaines portes !
Quels sont vos prochains enjeux ?
Dans un premier temps, ça va être déjà de créer la start-up HILLEORES dans un délai très court : au premier trimestre 2023 ! Lorsqu’elle sera créée, notre deuxième enjeu sera de démarrer des échanges plus concrets avec des clients, afin de construire avec eux le design de nos composants, en fonction de leurs besoins. Nous avons déjà quelques composants « sur l’étagère » et d’autres encore en développement. L’idée serait de pouvoir de travailler directement de concert avec ces acteurs, qui pourront intégrer ces composants à leurs propres objets.
Dans un second temps, nous allons candidater au concours i-Lab 2023. Nous avions déjà candidaté cette année, et nous avons été reçus jusqu’à l’oral, mais nous avions quelques lacunes côté marché. Lacunes qui ont été comblées durant l’année ! Nous avons été vivement encouragés par le jury à recandidater.
Quels sont vos liens avec EURASANTé ?
Au départ, je me suis rapproché d’Eurasanté afin de rechercher de potentiels prospects. J’ai eu ensuite connaissance du Diplôme Universitaire « Health Entrepreneurship Program » (HEP), de Hibster*, de Deepster… Cette année, je participe à Hibster en tant que porteur de projet !
Être en lien avec Eurasanté nous offre la possibilité de nous rapprocher d’un écosystème. Je n’ai jamais travaillé dans le domaine de la santé, or la principale application visée par nos composants concerne ce domaine. Je trouve que c’est pertinent d’échanger de façon active avec Eurasanté, de se familiariser avec ce qui se fait en région.
Tout cet écosystème permet de challenger le projet, d’aller voir ce qui se fait ailleurs, ce qui peut être porteur. Ça nous permet aussi de nous positionner sur des projets ou des appels à projets.
Je suis également en lien avec une chargée d’affaires de l’équipe Valorisation de la recherche. Elle est venue visiter le laboratoire, et j’ai pu discuter avec elle de la possibilité de rencontrer des personnes intéressées pour alimenter un dispositif. Elle nous a notamment permis d’être mis en relation avec un projet de textile connecté.
Qu'est-ce qui vous motive dans le fait de valoriser votre recherche et de devenir chercheur-entrepreneur ?
La valorisation de la recherche, c’est une transition entre le monde de la recherche « classique » vers un monde pluridisciplinaire, avec des activités de recherche associées à des activités annexes : communication, RH, business… C’est construire le projet non pas comme un projet de recherche, mais un projet avec de la valeur. J’avais la sensation d’être arrivé au bout de ce que je pouvais faire en termes de recherche, je voulais que le projet continue au-delà de mes apports en laboratoire.
C’est une transition qui nécessite de monter en compétences pour le chercheur. On apprend tous les jours, on se remet en question tous les jours. Je veux continuer à apprendre et à me former. Les aspects business viennent compléter l’activité de recherche et développement. Et c’est vraiment intéressant ! C’est un challenge qui permet d’en apprendre énormément sur soi et sur son projet. Ça donne envie de se lever le matin !
Enfin, ce qui me motive, c’est de pouvoir créer de l’emploi. C’est un réel plaisir de créer de la valeur sur cet objet de laboratoire, puis de l’emploi autour des activités développées !
Que conseilleriez-vous à un futur chercheur-entrepreneur ?
Il faut être motivé si on veut rejoindre l’aventure, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Mais quand on est motivé ça se passe bien ! ça aide aussi énormément de bénéficier d’accompagnements spécifiques, sans quoi ça serait beaucoup plus compliqué. Comme l’écosystème est favorable à l’émergence de projets deeptech, il ne faut pas hésiter à le solliciter. Il y a énormément de structures, à l’échelle d’un laboratoire ou à l’échelle de la région voire à l’échelle du pays, il y a de nombreux acteurs, d’appels à projets…
Il ne faut pas hésiter à solliciter ces différents acteurs, à discuter du projet autour de nous, que ce soient des collègues ou des personnes loin de notre milieu tel que je l’ai fait à Eurasanté : parler avec ces référents nous permet d’en apprendre plus sur le milieu dans lequel on veut évoluer.
*A propos de Hibster
Lancé par Eurasanté, Clubster NSL et Euralimentaire pour la première fois en 2016, HIBSTER est un évènement unique en région Hauts-de-France permettant de renforcer les liens entre les entreprises de la filière santé et nutrition d’une part et le monde de la formation d’autre part.
L’appel à projets permet aux entreprises, aux porteurs de projets et aux étudiants-entrepreneurs de donner un coup d’accélérateur à leurs innovations en évaluant rapidement leur potentiel et en accélérant l’émergence d’innovations grâce à l’intelligence collective.
En 2022, le projet de start-up HILEORES de Maxime Hallot est lauréat de HIBSTER !