Journée internationale des femmes et filles de science : Portraits de chercheuses et professionnelles inspirantes !
Le 11 février dernier, nous avons célébré la journée internationale des femmes et filles de science.
Selon les données de l’Institut de statistique de l’UNESCO, qui couvrent 107 pays sur la période 2015-2018, les femmes représentent 33,3 % des chercheurs dans le monde.
Pourtant, elles œuvrent chaque jour pour faire avancer la recherche dans plusieurs domaines et pour améliorer la prise en charge de pathologies : découvrez quelques portraits de femmes chercheuses en Hauts-de-France !
Amélie Bonnefond
Amélie Bonnefond est Directrice de recherche (Inserm) en Génomique Intégrative et Modélisation des Maladies Métaboliques dans l’Institut Européen de Génomique du Diabète – E.G.I.D, ainsi que chercheuse au sein de PreciDIAB (Centre National de Médecine de Précision des Diabètes).
En 2021, elle a reçu le Grand Prix Minkowski de l’Association Européenne du Diabète « en reconnaissance de l’excellence de ses travaux de recherche sur la génétique du diabète ». Un prix qui n’a été attribué qu’à sept femmes depuis sa création en 1966 !
En 2022, elle est lauréate de l’ERC Consolidator OπO, projet européen dont l’objectif est de disséquer le rôle des opioïdes et de leur récepteur delta dans le diabète de type 2, particulièrement dans la sécrétion d’insuline.
Dans une lettre publiée en novembre 2022 dans la revue Diabetologia, Amélie Bonnefond interpelle la communauté scientifique sur la place des femmes dans la recherche sur le diabète : « We can do better », affirme-t-elle !
Marine Denéchaud
Chercheuse en Biologie Moléculaire et Cellulaire à l’INSERM (Centre de recherche Lille Neuroscience & Cognition), Marine Denéchaud est lauréate grand prix du concours d’innovation i-PhD 2022 pour le projet ImmuniTau. Ce concours national a pour but de récompenser les jeunes chercheurs porteurs de projets entrepreneuriaux.
Ce projet a pour vocation de neutraliser la protéine Tau. Initialement décrite dans le cerveau. Cette protéine est à l’origine des maladies neurodégénératives appelées tauopathies, comme la maladie d’Alzheimer. Cependant, elle est également présente dans certains cancers du sein, où elle augmente la résistance des cellules aux traitements comme la chimiothérapie et la radiothérapie. C’est pourquoi, neutraliser la protéine Tau représente un véritable espoir thérapeutique pour les patients.
Désormais, l’objectif pour Marine Denéchaud et son futur associé Clément Danis est de créer une start-up pour développer une solution thérapeutique afin de neutraliser la protéine Tau grâce à de petits anticorps. Découvrez son parcours dans l’article qui lui a été dédié dans le magazine de l’INSERM.
Laetitia Guerin Deremaux
Diplômée Ingénieur en génie biologique de l’Université de Technologie du Compiègne et docteur en nutrition de l’AgroParisTech, Laetitia Guérin-Deremaux est Directrice de l’équipe de recherche en Nutrition & Santé chez Roquette et possède plus de 21 ans d’expérience dans ce domaine.
A ce poste, elle dirige une équipe d’experts dont le rôle est de démontrer les bénéfices nutritionnels des ingrédients développés par Roquette et d’identifier leurs effets sur la santé afin de répondre aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui et de demain. Pour cela, les modèles d’étude des propriétés biologiques mis au point par ses équipes ainsi que le large réseau scientifique externe permettent d’obtenir des preuves scientifiques solides et soutiennent ainsi l’innovation. Ses principaux domaines d’expertise portent autour du microbiote intestinal, des troubles métaboliques, de la qualité nutritionnelle des protéines. Ses travaux ont fait l’objet de plus de 50 publications scientifiques.
Entreprise familiale, Roquette est un leader mondial des ingrédients d’origine végétale, un pionnier des protéines végétales et un fournisseur majeur d’excipients pharmaceutiques. En 2022, Roquette a annoncé un plan d’investissement de 25 millions d’euros pour renforcer son positionnement en tant que leader des polyols permettant de développer des aliments sains et savoureux tels que les biscuits réduits en sucres et des excipients pharmaceutiques utilisés dans les médicaments.
Hajer Srihi
Diplômée ingénieur en mécatronique de l’INSA Hauts-de-France et manager en Management et Administration des Entreprises, de l’Institut d’Administration des Entreprises à Valenciennes, Hajer Srihi est actuellement en fin de thèse en automatique-robotique sous la direction de Pr. Thierry-Marie Guerra et Pr Philippe Pudlo au LAMIH UMR CNRS 8201.
Hajer Srihi a déjà été mise à l’honneur à travers plusieurs prix : d’abord le prix régional des doctorants en automatique à Compiègne en 2021, puis le prix de la meilleure communication au congrès Handicap organisé par l’Institut Fédératif de Recherche sur les Aides Techniques pour personnes Handicapées (IFRATH) en 2022.
Plus récemment, en novembre 2022, elle a reçu le prix national Thierry Célérier Femmes et Sciences pour ses travaux de recherche autour des Stratégies de stabilité en position assise chez les personnes atteintes d’une lésion de la moelle épinière.
Un beau palmarès pour cette jeune chercheuse qui entend s’appuyer sur ses travaux de recherche pour créer des solutions techniques permettant d’améliorer le quotidien des personnes en situation du handicap. Hajer Srihi est également une jeune ambassadrice de la cause féminine qui soutient l’image de la femme dans la recherche scientifique.
Laurence Vanlemmens
Oncologue médical au Centre Oscar Lambret depuis 1993, Laurence Vanlemmens a choisi de se spécialiser dans la sénologie : elle soigne des personnes atteintes du cancer du sein. Elle est également coordinatrice du parcours après cancer du sein et des programmes d’activités physiques « Mon Sport Santé » intégrés dans les parcours.
Elle coordonne, avec les équipes de Sciences Humaines et Sociales, des programmes de recherche « Kalicou » portant sur le vécu des couples confrontés au cancer tout au long du parcours de soins. Elle a obtenu le prix Ruban Rose Qualité de Vie en 2010 pour ses travaux dans ce domaine.
Dans le cadre du projet européen « I Know How », qui a pour objectif d’améliorer l’employabilité des personnes atteintes du cancer, Laurence Vanlemmens a été en charge de la création d’un livret à destination des employés touchés par un cancer, ainsi que d’une formation auprès des professionnels de santé, afin de sensibiliser les soignants qui souhaitent aborder avec les personnes atteintes d’un cancer la question du retour à l’emploi. Ce livret, téléchargeable depuis le site internet, a été créé en lien avec des patients et l’ensemble des partenaires du projet.
En novembre 2022, elle a participé à la table ronde « Le digital : quel impact en matière de prévention en santé de la femme ? » aux côtés de Caroline Gorge, co-fondatrice et CEO de l’application FREYA FERTILITY, Florian Le Goff, fondateur de l’application MALO et le Dr Kristopher Lamore, titulaire de la chaire d’excellence de recherche opsyrii en psycho-oncologie et recherche interventionnelle à l’Université de Lille et à l’Institut ONCOLille, dans le cadre de la remise des prix de l’appel à projets Innovation & Prévention.
Isabelle Van Seuningen
Le Dr Isabelle Van Seuningen est directrice de l’institut ONCOLille et de l’UMR CANTHER. Docteur en Sciences et biochimiste de formation, elle anime au sein du laboratoire CANTHER un projet scientifique centré sur la compréhension des mécanismes de résistance aux thérapies et de dormance tumorale dans les tumeurs solides et les hémopathies malignes.
Au sein d’ONCOLille, institut de recherches interdisciplinaires en cancérologie créé fin 2020, Isabelle Van Seuningen travaille à développer la recherche multidisciplinaire du fondamental à la clinique en passant par la pré-clinique entre les chercheurs biologistes, chimistes, physiciens, mathématiciens, économistes et en sciences humaines et sociales et les cliniciens et hospitalo-universitaires du CHU et du COL afin d’en faire un lieu incontournable du paysage de la cancérologie française et internationale !
« Les femmes directrices de recherche et directrices d’unité comme moi sont rares. Comment changer les choses ? Je pense que cela doit se faire dès la petite enfance, dans l’éducation, où il faut sensibiliser les petites filles aux mêmes choses que les petits garçons. L’intégration de la parité dans beaucoup d’instances commence à faire bouger les choses et je pense que cela aura un effet bénéfique à terme sur les filles et leurs ambitions car elles auront des exemples et pourront se dire « eh bien oui c’est possible, j’y vais » ! »
En France, l’avenir de la recherche s'écrit au féminin
Une formation créée par l’Association Femmes et Sciences
Le parcours de ces chercheuses, professionnelles de santé, entrepreneuses, prouve que les femmes ont toute leur place dans le milieu scientifique.
Afin de permettre aux prochaines générations de chercheuses de faire leur place, l’Institut Chevreul situé à Villeneuve-d’Ascq a lancé le 8 décembre 2022 la première promotion de leur formation « Cercle de mentorat ». Cette formation, dont le programme a été créé par l’Association Femmes et Sciences, a pour objectif de former des binômes doctorants/mentors, qui assisteront à 25h d’ateliers, tables rondes et témoignages de personnalités scientifiques.
26 doctorantes et 6 doctorants des Ecoles Doctorales du Collège Doctoral de l’Université de Lille se sont inscrits à cette formation. Le premier atelier a eu lieu le 12 janvier 2023. La relève est assurée !
Programme Jeunes Talents France 2023 L'Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science
Vous êtes doctorante ou post-doctorante, et vous effectuez vos travaux de recherche en France métropolitaine ou en Outre-mer ?