Présentation du projet PRIME déposé pour la prochaine vague IHU par le Professeur David Launay
Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et le ministère de la Santé ont lancé un appel à projets portant sur la création d’Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU) dans le cadre du programme d’investissements d’avenir.
David Launay est Professeur des Universités et Praticien Hospitalier, expert des maladies inflammatoires, il nous présente le projet d’IHU « PRIME » : « PReventing Inflammatory-Metabolic disEases »
Il coordonne un groupe projet restreint incluant également les professeurs Philippe Froguel, expert en endocrinologie et responsable de PRECIDIAB et Frédéric Gottrand, pédiatre. Les partenaires institutionnels de l’IHU seront l’Université de Lille incluant l’UFR3S, le CHU de Lille, l’INSERM, le CNRS, l’Institut Pasteur de Lille, Centrale Lille et l’INRIA.
Qu’est-ce qu’un projet IHU : Instituts Hospitalo-Universitaires ?
Les IHU sont des lieux d’excellence scientifique et médicale pour inventer la médecine de demain, les futurs traitements, outils diagnostiques et les nouvelles pratiques. Au sein d’un CHU, l’IHU regroupe des équipes de chercheurs, des soignants et des entreprises autour d’une thématique clinique unique et est bâti sur 4 piliers :
· soin et prévention
· recherche, de la recherche fondamentale à la recherche translationnelle au service de questions de soin et de prévention
· formation
· valorisation industrielle
L’objectif des IHU est de favoriser le développement d’une recherche translationnelle qui bénéficie directement au patient.
Qu’est-ce qui a guidé le choix de la thématique de la candidature de l’IHU PRIME autour de la prévention des maladies métaboliques-inflammatoires ?
Il s’agit d’un thème de santé publique majeure avec 5 millions de patients diabétiques en France, 11 millions de patients obèses, 4 millions de patients atteints de maladies inflammatoires. Ces pathologies peuvent être regroupés sous le terme de maladies métaboliques-inflammatoires. La région Hauts-de-France est particulièrement concernée avec un impact conséquent en termes de morbi-mortalité. Il n’existe pas d’établissements au niveau français ou mondial qui proposent une approche holistique pour améliorer la prévention et la prise en charge de ces maladies.
Il y a une nécessité d’innover dans ce domaine, notamment dans la prévention dès le plus jeune âge, dans le diagnostic et les traitements. L’objectif est de proposer une approche holistique et une prévention multidimensionnelle des maladies métaboliques-inflammatoires et de changer d’ambition : nous souhaitons restaurer une espérance de vie normale sans handicap et avec une qualité de vie normale pour ces patients.
Quels sont les données scientifiques dont on dispose à ce jour ?
Le positionnement retenu pour PRIME est issu des constats suivants :
· Les maladies dysmétaboliques (diabète, obésité, NASH) s’accompagnent d’une inflammation qui contribue à des complications, des résistances et à l’association avec des maladies inflammatoires chroniques
· Les maladies inflammatoires chroniques ont des troubles dysmétaboliques impliqués dans leur physiopathologie, leurs complications et la résistance aux traitements
· Cette interaction entre dysmétabolisme et inflammation nous permet de proposer un concept disruptif, celui des inflammatory-metabolic diseases (IMD) ou maladies métaboliques-inflammatoires dans lesquels l’inflammation et le dysmétabolisme coopèrent pour expliquer la gravité et la résistance de ces pathologies
Nous allons nous appuyer sur ce concept pour faire de la prévention primaire/secondaire dès la petite enfance et tertiaire, c’est-à-dire du soin, dans ces maladies. Enfin, nous allons approfondir le parcours de soin des patients et de prévention primaire et secondaire, au sein de l’IHU mais aussi en ambulatoire avec un lien fort avec les soins premiers.
Quels sont les atouts de la candidature lilloise à l’IHU ?
Avec plus de six millions d’habitants, la région Hauts-de-France se caractérise par un état de santé fragile de la population : espérance de vie inférieure à la moyenne nationale, surmortalité dans la majorité des pathologies et recours tardif aux soins. Ce constat a fait naitre au sein du territoire un écosystème d’excellence pour améliorer la qualité de la prévention et des soins. L’écosystème Lillois est riche et présente de nombreux atouts pour répondre à ces challenges.
Ce projet émane d’une volonté collaborative de la part de plusieurs institutions Lilloises comme le CHU de Lille, l’Université de Lille, l’UFR3S, l’INSERM, le CNRS, Centrale Lille, l’INRIA, et l’Institut Pasteur de Lille. Ensemble, ces partenaires apportent une vraie complémentarité dans leurs expertises permettant de proposer une vision complète des besoins et enjeux présents pour améliorer le soin proposé aux patients atteints d’IMD ainsi que de développer des nouvelles solutions innovantes incluant un parcours de soin au sein de l’IHU et en dehors de l’IHU ainsi qu’un parcours de prévention.
L’approche de ce projet est également pragmatique. Elle s’appuie sur l’existant (avec des résultats préliminaires et des cohortes cliniques déjà en cours notamment via le centre national de médecine de précision des diabètes PRECIDIAB et les centres experts en obésité et en maladies inflammatoires) pour proposer un projet innovant et structurant.
Quel sera l’impact pour notre territoire ?
La réussite de ce projet « IHU PRIME » permettra de doter l’écosystème régional d’équipements de pointe pour renforcer les infrastructures de recherche d’excellence, l’objectif est aussi de renforcer le lien entre recherche fondamentale et clinique :
• Les soins seront abordés sous forme de parcours de soin avec des questions de recherche clinique ;
• La recherche sera sous forme de questions de recherche fondamentale/translationnelle adossées au soin ;
• Le retour de la recherche vers le patient sera toujours envisagé.