PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL, DIAGAST

A 55 ans, vous êtes à la tête de l’entreprise Diagast,
1ère entreprise installée sur le Parc Eurasanté en 1994.
Pouvez-vous nous expliquer le parcours qui vous a mené jusque-là ?

J’ai démarré mes études par une formation technique, avant de bifurquer vers le commercial. Après quelques années réalisées en tant qu’ingénieur audiovisuel qui m’amèneront à travailler pendant 18 mois à Milan, je regagne la France pour rejoindre en décembre 1994 Alcatel. Je suis resté 17 ans dans cette société spécialisée dans le secteur des télécommunications.

Durant cette période j’ai exercé plusieurs fonctions, notamment en tant que responsable grands comptes, directeur d’antennes régionales et j’y ai achevé mon expérience en tant que Directeur Général Adjoint d’Alcatel Business system.

Après une court expérience dans le domaine informatique chez Dell services, je rejoins en 2017 la société Abbott où je resterai 7 ans puis chez Leica Biosystems, tous deux spécialisés dans le domaine de la santé. J’y suis resté jusque l’année 2021 où l’on m’a proposé de prendre la direction de Diagast.

Vous avez quitté le monde des télécommunications pour oeuvrer dans celui de la santé, pourquoi ce choix ?

J’ai toujours eu une appétence pour le secteur de la santé, et même lors de mes expériences dans le domaine des télécoms, j’ai très souvent eu des responsabilités en lien avec le secteur médical. J’ai par exemple vécu la révolution numérique avec l’arrivée de l’internet et j’ai eu beaucoup de satisfaction en proposant des solutions de communications digitales aux centres de soin, afin que leurs patients puissent rester en lien avec leurs proches.

En parallèle et dès que j’en ai eu la possibilité, je me suis lancé dans la création de start-ups dans le domaine des medtech que j’ai ensuite revendues. Aussi, quand j’ai rejoint Abbott, pure player du secteur santé, cela a été pour moi une consécration.

L’opportunité de Diagast s’est ensuite présentée, et c’était une proposition qui correspondait pleinement à ce que je recherchais. On était en 2021, soit au sortir de la crise sanitaire et j’approchais de la fin de carrière. Dans ce contexte, plusieurs choses ont pesé dans la balance. Il s’agissait d’abord d’une entreprise française. J’avais passé jusque-là toute ma carrière dans des entreprises américaines, et au sortir de la crise où l’on souhaitait réaffirmer la souveraineté et l’indépendance de notre pays, m’investir pour cela m’a parlé. Ensuite, Diagast est une entreprise à taille humaine comptant environ 250 personnes ; on est loin de l’anonymat des grands groupes. Enfin, Diagast portait un projet de transformation avec l’ambition de devenir leader européen et mondial dans son domaine. Je voulais terminer ma carrière avec un projet que je trouvais personnellement intéressant, et qui permette
à mon pays de briller sur la scène mondiale.

Quelles leçons avez-vous tiré de vos expériences entrepreneuriales à la tête de start-ups ?
Et avez-vous des fiertés à nous partager, issues de votre parcours ?

J’ai mené toute ma carrière avec un esprit entrepreneurial pour toujours chercher à aller plus loin, plus haut. Une start-up, c’est très connoté « vente », mais ce n’est pas que cela. En prenant de la hauteur, on voit très vite l’intérêt de l’entreprise avant l’intérêt individuel. On apprend également à être visionnaire, pour anticiper les besoins de demain – voire même les créer !

Un parcours est jalonné de succès et d’échecs. Evidemment, on se rappelle davantage des échecs car ce sont eux qui vous transforment et vous permettent d’engager une vraie réflexion sur comment faire ou agir autrement. J’ai l’habitude de dire que j’ai toujours assumé personnellement les échecs de l’entreprise et du groupe, mais que les succès, eux, doivent être partagés.

J’ai deux fiertés particulières dont je peux vous parler. La première, c’est celle d’avoir vu Diagast lauréate du Plan France 2030. L’immuno- hématologie vise à garantir la compatibilité transfusionnelle optimale entre donneurs de sang et patients. Diagast est le seul acteur français en immuno- hématologie maîtrisant l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la phase de bio production d’anticorps monoclonaux à la fabrication et la commercialisation de produits diagnostiques, permettant ainsi de garantir la souveraineté transfusionnelle française. Ce projet nous a permis de révolutionner en seulement 18 mois le système de production d’anticorps, c’est exceptionnel !

Le deuxième projet dont je suis particulièrement fier est un projet très actuel : après trois ans de travail acharné, nous avons eu cet été la validation de nos actionnaires sur le plan de transformation de Diagast jusque 2030. 75 millions d’Euros vont être investis pour moderniser le système de production et revoir en profondeur les solutions proposées aux laboratoires et banques de sang. Notre ambition est claire : devenir à l’horizon 2030 le 1er site européen de production d’anticorps monoclonaux, le leader français de l’IVD de dimension internationale et l’un des 3 leaders mondiaux de l’immuno- hématologie.

Le mot de la fin ?

Ces fiertés ne pourraient pas exister sans l’engagement des collaborateurs de Diagast. L’entrepreneuriat, c’est avant tout une histoire humaine où il faut savoir fédérer et inspirer les gens avec qui l’on travaille au quotidien. La chose la plus compliquée est certainement de réussir à faire vivre cette envie, cette fibre, et la faire grandir.

Il faut aussi savoir faire travailler ensemble des collaborateurs de tous âges. Nous avons la chance de
compter chez Diagast beaucoup de talents qui font partie de l’histoire de l’entreprise.

L’enjeu est de les faire collaborer avec de nouveaux talents, emplis d’énergie et amenant avec eux de nouvelles façons de travailler. Ce n’est pas tous les jours simple, mais le vrai succès est à ce prix !

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