Innovation et agilité chez Vetbiolix : repousser les frontières de la santé vétérinaire
Dans cet article, Matthieu Dubruque, cofondateur et CEO de Vetbiolix, présente cette biotech vétérinaire qui révolutionne le secteur en adaptant des molécules conçues pour les humains au traitement des maladies chez les chiens et les chats.
Découvrez dans cet article les spécificités de la startups, ses défis ou encore les objectifs futurs de Vetbiolix, y compris leur actuelle campagne de crowdfunding.
Pouvez-vous nous présenter Vetbiolix en quelques mots ?
Vetvbiolix est une biotech vétérinaire fondée en 2018 par 5 personnes aux profils complémentaires : des vétérinaires, des profils business et des développeurs de médicaments. C’est l’équilibre clé pour avancer sur une biotech.
Nous avions constaté à l’époque les nombreuses opportunités de candidats médicaments en développement en santé humaine qui pourraient faire l’objet d’un développement en santé vétérinaire, pour le chien et le chat. L’ADN fondateur et la spécificité de Vetbiolix est d’avoir une logique “One Health”.
Nous développons des candidats médicaments « First-in-class » déjà très matures grâce aux développements en cours chez l’Homme. Nous les avons acquis au travers de licences exclusives et mondiales signées avec trois entreprises Biotech Santé Humaine : Can – Fite (Israël), Medivir (Suède) et RaQualia (Japon).
Quels sont les défis spécifiques liés au développement de produits vétérinaires à partir de molécules destinées au développement de produits pour l’Homme ?
Il y a deux défis à prendre en compte. Tout d’abord, nous devons nous assurer de la sécurité d’emploi des molécules. C’est pourquoi nous lançons des phases de tests de tolérance chez les chiens et chats sains, avec l’objectif de trouver la dose thérapeutique. Chez Vetbiolix, nous partons rapidement en phase de test clinique chez le patient chien et/ou chat, par le biais d’études cliniques dîtes de Preuve de Concept non réglementaire. Cette particularité caractérise notre rapidité d’exécution et notre agilité. C’est le moyen pour notre équipe d’avoir un outil d’aide à la décision pour poursuivre ou non l’investissement sur nos molécules.
Le second défi que nous rencontrons est le sujet de la propriété intellectuelle car ce sont des molécules brevetées, dont les brevets ont des dates de fin de validité. Notre objectif est donc de redonner vie à ces brevets qui, pour la partie humaine expireront dans 5 à 10 ans environ, en soumettant des demandes de brevets d’indication vétérinaire à partir des résultats générés par Vetbiolix.
Quelles pathologies visez-vous avec vos premiers produits ? Quels sont les premiers résultats cliniques sur ces indications ?
Chez Vetbiolix, nous avons trois molécules : VBX-1000, VBX-2000 et VBX-3000. La molécule VBX-1000 cible la parodontite, c’est à dire la résorption osseuse de la dent, ce qui conduit à l’arrachage des dents chez le chien et le chat. C’est justement sur ce premier candidat médicament que nous avons obtenus d’excellents résultats dans notre étude clinique de preuve de concept, puisque nous réduisons de 59% le marqueur d’engagement de la cible de notre molécule. Cela s’est également traduit par des effets cliniques en imagerie où nous avons pu constater une diminution cliniquement et statistiquement significative de l’espace alvéolaire, et même une reformation osseuse.
En ce qui concerne la molécule VBX-2000, nous aurons les résultats de l’étude clinique dans le courant de l’été dans l’arthose canine. Les résultats cliniques de VBX-3000 dans les troubles de la motilité intestinale canine et féline seront disponible à l’automne.
Vous êtes en pleine campagne de crowdfunding. A quoi vont vous servir les fonds collectés ?
Nous levons au total 3,5 millions d’euros, et, après avoir sécurisé une partie des fonds auprès de nos actionnaires historiques (CapTech Santé, NFA et BPI France), nous cherchons à lever aujourd’hui 1 million d’euros pour boucler cette levée Serie A. Nous lançons d’ailleurs début Juillet une opération de crowdfunding ambitieuse avec Tudigo : notre positionnement sur la santé de l’animal de compagnie – sujet qui concerne une grande partie de la société – nous a naturellement guidé vers ce type de financement. Chaque personne intéressée par notre mission et nos innovations thérapeutiques pourra investir dans Vetbiolix via Tudigo. Ce crowdfunding est également ouvert aux investisseurs institutionnels qui utilisent de plus en plus les plateformes de crowdfunding sur tours de table précoces.
Les inscriptions sont d’ailleurs ouvertes : https://invest.tudigo.co/vetbiolix
Ces fonds vont nous servir à lancer nos développements études pilotes réglementaires qui vont regrouper 40 à 50 patients par étude et par espèce, sur VBX-1000 chez le chien souffrant de parodontite mais également sur le ou les autres produits qui auront démontré des effets positifs en preuve de concept.
Nous prévoyons également de renforcer l’équipe et les expertises dans le domaine clinique et de développement industriel de nos produits. Ce sont 4 à 5 personnes qui vont rejoindre l’entreprise dans les 24 prochains mois.
Vetbiolix est une startup accélérée au sein du Bio-Incubateur Eurasanté. Quelles sont les prochaines étapes dans le développement de l’entreprise ?
Cette Serie A donnera une visibilité de financement de 24 mois à Vetbiolix.
À court terme, nous souhaitons nous structurer comme une biotech qui fait du développement clinique réglementaire.
À moyen-terme, si les résultats cliniques sont positifs d’ici deux ans, nous serons à un carrefour de choix entre :
- des opportunités de cession de sous-licences de nos produits à des grands acteurs de l’industrie vétérinaire, voire de la cession de l’entreprise dans son entièreté à un membre du Top 30 mondial pharmaceutique vétérinaire
- des opportunités de co-développements avec ces mêmes acteurs industriels pour les études cliniques dites Pivotales permettant la mise sur le marché de nos produits
- une opportunité de Serie B, de 7 à 13 millions d’euros pour continuer à créer de la valeur en menant nous-mêmes la phase d’étude clinique Pivotale.
Dans tous les cas, nous ne prévoyons pas de commercialiser nos produits nous-mêmes : la génération de revenus de l’entreprise se fera auprès d’un ou de plusieurs acteurs industriels pharmaceutiques vétérinaires mondiaux avec qui nous discutons déjà.