Comment planter son projet en 10 leçons ?
L’entrepreneuriat (et encore plus l’innovation) est, par nature, une aventure risquée. Il y a malheureusement beaucoup d’appelés mais peu d’élus, et pourtant contradictoirement on entend plus souvent les gagnants que les perdants.
L’échec entrepreneurial est un sujet difficile à aborder mais il est nécessaire pour chaque entrepreneur d‘y être sensibilisé et préparé. En effet, le taux de survie des entreprises à 5 ans est estimé à 60%, et ce taux est probablement plus faible pour les start-ups.
La réussite d’un projet entrepreneuriat est une succession de prise de risques et d’échecs. Il est important pour un entrepreneur de ne pas prendre de risques démesurés et de ne pas prendre de décision dans la précipitation – car cela peut avoir des conséquences importantes sur le développement de son entreprise. Aussi, s’intéresser de plus près aux facteurs d’échecs des entreprises permet de mieux appréhender et gérer les risques pour son entreprise et de mieux piloter son projet.
Eurasanté a donc pris l’initiative d’organiser une table ronde pour questionner la notion de risque entrepreneurial, analyser les causes évitables d’échec et minimiser la part de risque dans le développement d’une entreprise.
Grâce à des regard croisés : point de vue externe d’un incubateur avec Etienne VERVAECKE (incubateur Eurasanté), retour terrain de Jérôme Galerne (entrepreneur et conseil), accompagnement juridique de Michael Thysen (administrateur judiciaire) et l’accompagnement au rebond après l’échec avec Renaud Boudry (60000 rebonds) – il ressort des échanges les causes les plus fréquentes constatées – Présentées sous la forme d’une Not to do list à ne surtout pas suivre – sauf si votre ambition est de planter votre projet !
10 leçons pour planter son projet entrepreneurial
1
Ne vous fixez pas de limite personnelle au départ (équilibre pro / perso, engagement financier…)
2
Ne vous renseignez pas sur les assurances dédiées à l’activité entrepreneuriale (comme la Flandre Assurances)
3
Ne vous entourez pas, avancez seul, n’écoutez personne surtout s’ils ne vont pas dans votre sens, et si toutefois vous voulez absolument embarquer un associé ne rédigez surtout pas de pacte d’associé avec un avocat (comme Bignon Lebray)
4
Ne mettez en place aucun indicateur ou tableau de bord, notamment comptable – pilotez à vue, n’anticipez rien !
5
Si par miracle vous arrivez en situation de cessation de paiement faites le mort
6
Dès les premiers signes ou risques d’apparition de difficulté, n’appelez surtout pas à l’aide (les administrateurs judiciaires sont à l’écoute, ne leur offrez pas ce plaisir)
7
Entretenez un climat de méfiance vis-à-vis de vos investisseurs et de votre banque
8
Reportez tout à demain (capacité de réaction et d’exécution)
9
Gouvernalité : si la marge de manœuvre vous est 100% dédiée vous aurez encore plus la main pour planter votre entreprise !
10
Si vous avez des salariés, mettez-les en dernier dans la liste de vos priorités d’atténuation des dommages liés à la fin de l’entreprise
Et pour finir, ne vous renseignez pas sur les procédures légales d’accompagnement des entreprises en difficulté :
- Mandat ad Hoc (procédure confidentielle : 70% de réussite)
- Les procédures collectives (font l’objet de publication officielles) :
- Sauvegarde (peuvent être sollicités avant la cessation de paiements)
- Redressement et liquidation (interviennent pendant ou après la cessation de paiement)
- Liquidation : l’entrée en liquidation oblige au passage devant le tribunal de commerce, outre la difficulté sur le plan moral de se voir « jugé », la possibilité d’être accusé de fautes de gestions peuvent affecter d’autant plus l’entrepreneur.
Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive – il existe beaucoup de nombreuses autres raisons d’échecs d’un projet, non cités dans la liste (état du marché, contraintes juridiques, nouveaux entrants…) – mais celle-ci vous donne des bonnes pratiques, réflexes, postures à adopter dès le démarrage de votre projet.
En temps qu’incubateur de start-up, nous serons à vos côtés pour aborder les points de cette « not to do list » pour bien identifier les risques que vous allez rencontrer dans votre vie d’entrepreneur et vous challenger régulièrement sur vos prises de décisions pour minimiser ces risques et vous guider vers la réussite de votre projet !