SIMQAI : Le serious game de la prévention de la qualité de l’air intérieur
SIMQAI est un projet co-développé par l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA), ainsi que l’Université de Lille et son Laboratoire d’Expérience Immersive (LEXIM).
Son objectif ? SIMQAl est un jeu sérieux de type escape game en réalité virtuelle pour sensibiliser le grand public à la qualité de l’air intérieur. Il a pour ambition d’encourager les changements de comportements individuels, afin de réduire les expositions aux polluants de l’air intérieur et leurs impacts sur la santé des citoyens.
SIMQAI est lauréat de l’appel à projets Innovation & Prévention : Florent OCCELLI, son porteur, nous décrit plus précisément ce projet innovant !
Quel est le contexte du projet ? Quels besoins identifiés pour développer ce projet ?
SIMQAl est un jeu sérieux de type escape game en réalité virtuelle pour sensibiliser le grand public à la qualité de l’air intérieur. Il a pour ambition d’encourager les changements de comportements individuels, afin de réduire les expositions aux polluants de l’air intérieur et leurs impacts sur la santé des citoyens.
Quels partenaires et quelles équipes de recherche sont impliqués autour du projet ?
Les partenaires principaux du projet sont l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA), ainsi que l’Université de Lille et son Laboratoire d’Expérience Immersive (LEXIM). L’APPA est une association scientifique nationale spécialisée dans la promotion de la santé en lien avec la qualité de l’air, tandis que le LEXIM est le learning lab de l’UFR3S-ILIS qui se consacre à proposer dispositifs innovants de formation en santé grâce aux technologies immersives, comme la réalité virtuelle. Le projet bénéficie également du soutien de l’ARS Hauts-de-France, de l’UFR3S, et du Fond de dotation Qualitel.
Quelle est l’histoire du projet, comment est-il né ?
L’idée de proposer un jeu sérieux en réalité virtuelle pour traiter de ce sujet repose sur plusieurs fondamentaux. D’abord, la pollution de l’air intérieur est invisible. L’immersion en réalité virtuelle permet de simuler le cocktail de polluants dans l’air intérieur et de ressentir sa présence autour de nous. Ensuite, améliorer la qualité de l’air intérieur nécessite de combiner plusieurs actions, comme réduire/supprimer les sources d’émissions, bien ventiler, et aérer quotidiennement. Le jeu sérieux et le format escape game apporte une dimension ludique et la satisfaction de la réussite à la fin de l’expérience. Enfin, changer de comportement est complexe, cela nécessite de prendre de conscience des conséquences de ses choix, de ses actes, et implique les émotions. Le jeu sérieux combiné à la réalité virtuelle permet justement cela.
Un exemple pour illustrer : je suis entouré de particules polluantes, j’ai la sensation de les respirer et je me sens oppressé, ce qui me génère une émotion négative. Je vais éteindre la bougie pour supprimer la source de ces particules et ouvrir plusieurs fenêtres dans le logement. Je visualise les particules être chassées à l’extérieur grâce au courant d’air. En quelques secondes, je me sens rassuré.
La qualité de l’air est un enjeu de santé publique : pourquoi s’être concentrés sur la qualité de l’air intérieur et non extérieur ?
Dans l’air intérieur aussi, on retrouve des polluants chimiques (composés organiques volatiles, microparticules), biologiques (moisissures et allergènes) et physiques (radon). Ils ont aussi un poids important sur la santé publique, notamment sur les problématiques cardio-respiratoires comme l’asthme. Cette exposition est beaucoup moins médiatisée que celle liée à l’air extérieur.
Nous passons pourtant entre 80% à 90% de notre vie à l'intérieur, notamment notre logement et notre lieu de travail, et l'air intérieur peut être jusqu'à 8 fois plus pollué que l'air extérieur car c’est un espace confiné.
Malgré cela, il persiste beaucoup d’idées reçues qui ne favorisent pas la bonne qualité de l’air de notre logement, comme utiliser des bougies parfumées pour assainir l’air, ne pas ouvrir les fenêtres l’hiver pour éviter de « faire rentrer le froid », ou utiliser des détergents et désinfectants chimiques à outrance pour se protéger des virus et autres bactéries.
Au même titre que l’air extérieur, la qualité de l’air intérieur constitue un enjeu de santé publique, en particulier pour les populations vulnérables. SIMQAI se concentre sur cet espace personnel et privé où les individus peuvent agir directement pour améliorer leur environnement, grâce à de simples gestes du quotidien.
Quelles seraient les différentes utilisations possibles de SIMQAI ?
SIMQAI est un dispositif numérique qui pourra être utilisé et adapté dans différents contextes. Tout d’abord, il peut être proposé au grand public comme un moyen de sensibilisation à la qualité de l’air intérieur et de promotion de comportements sains. Il peut également être utilisé comme un outil éducatif pour les jeunes (collégiens, lycéens, étudiants) dans le cadre de formations en environnement-santé, et comme un outil de sensibilisation de populations fragiles plus ciblées (catégories socio-professionnelles vulnérables, fragilité respiratoire chronique, jeunes enfants, ou personnes âgées).
Il peut par ailleurs aider à approfondir les connaissances des professionnels de santé sur les liens entre air intérieur et santé, notamment les médecins généralistes, les pharmaciens et infirmiers, qui sont des interlocuteurs de confiance pour la population. Nous pouvons également l’envisager comme outil de formation d’experts de la qualité de l’air intérieur, comme les Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur (CMEI) ou Conseillers Habitat Santé (CHS).
Sur le plan de la recherche, SIMQAI pourra être utilisé pour évaluer l’impact des expériences immersives sur les changements de comportement, et pourquoi pas sur la santé.
Quels ponts avec la prévention sur la qualité de l’air extérieur ?
La pollution extérieure peut aussi constituer une source de contamination de l’air intérieur du logement, notamment lorsque ce dernier est situé dans un environnement peu favorable : en bordure d’un axe routier majeur, d’une activité industrielle, ou en présence d’espèces végétales allergisantes. Néanmoins, les recommandations officielles conseillent toujours d’aérer pour évacuer les polluants de l’air intérieur vers l’extérieur. Cette aération doit être simplement réalisée dans de bonnes conditions : en créant une chasse d’air et en dehors des pics de pollution extérieur.
Quelles perspectives et pistes de développement ?
Les perspectives pour SIMQAI incluent plusieurs étapes. Dans un premier temps, le dispositif sera testé sur divers publics pour apporter des améliorations et des corrections. Ensuite, le projet vise un déploiement à grande échelle, avec une offre de formation sur la qualité de l’air intérieur et la mise à disposition l’application. De nouvelles thématiques et scénarios plus ciblés pourront enfin être proposés, comme le bon usage des produits ménagers (désinfectants, biocides et détergents), la bonne gestion des moisissures dans les logements à risque, ou la chambre bébé et les perturbateurs endocriniens.